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Art Basel Paris : quatorze lieux à visiter autour de la foire d’art contemporain

LA LISTE DE LA MATINALE
Pour cette 3e édition de la foire suisse devenue parisienne, on retrouve une programmation « Hors les murs » disséminée à travers Paris, et repensée autour de dix lieux emblématiques, avec de nouveaux écrins. D’expositions et installations monumentales en foires off, voici de quoi occuper ce week-end.
Rebaptisée Art Basel Paris, la troisième édition parisienne de la foire suisse qui a remplacé la Foire internationale d’art contemporain (FIAC), occupe pour la première fois la nef majestueuse du Grand Palais. Même les plus blasés en conviennent : la qualité est époustouflante, aussi bien dans le carré central colonisé par les cadors du marché, chez les jeunes de la section Emergence, et surtout dans le nouveau secteur Premise, avec notamment l’hommage rendu par la galerie Dina Vierny au marchand visionnaire Wilhelm Uhde.
Centenaire du surréalisme oblige, plusieurs exposants braquent le projecteur sur les grandes figures de ce mouvement : un couple de femmes enlacé de Wifredo Lam chez Applicat Prazan, des petits dessins de Leonor Fini accrochés par Pace gallery, un cadavre exquis des plus osé chez 1900-2000. Sans oublier l’inclassable Janet Sobel chez The Gallery of Everything. R. A.
Foire Art Basel Paris, Grand Palais, avenue Winston-Churchill, Paris 8e. Jusqu’au 20 octobre. De 29 à 44 €.
Le mélange des genres, c’est-à-dire le placement de produits Miu Miu dans l’ambitieux maelstrom que propose l’artiste Goshka Macuga au Palais d’Iéna, pourra surprendre, voire agacer. Ce projet, intitulé « Tales & Tellers », revisite néanmoins avec brio, sous la forme d’une exposition performée, deux initiatives artistiques lancées par la marque fantaisie de Miuccia Prada, partenaire du programme public d’Art Basel : la commission cinéma Women’s Tales, qui invite deux fois par an des réalisatrices internationales à créer un court-métrage, et les installations vidéo d’artistes femmes présentées lors de chaque défilé de la maison.
La Londonienne Goshka Macuga déploie ici en simultané 35 performeuses pour une remise en scène en live d’extraits des films d’origine. Au-dessus des têtes, l’artiste fait également circuler un journal futuriste, tout en QR Codes, comme fraîchement sorti de l’imprimerie, à emporter. Ambiance cinématographique garantie dans les espaces du Conseil économique et social, dont son hémicycle, transformé en cinéma. Des contes et des conteuses à foison, entre élégance griffée et inquiétante étrangeté. E. J.
Palais d’Iéna, 9, place d’Iéna, Paris 8e. Jusqu’au 20 octobre. Accès libre et gratuit.
Il n’y a qu’à traverser la rue pour découvrir la poignante installation de Jesse Darling, lauréat du Turner Prize 2023, prestigieux prix britannique d’art contemporain. Entre le Grand Palais, où la foire fait son grand retour sous la bannière Art Basel, et le Petit Palais qui lui fait face, l’avenue Winston-Churchill, piétonnisée pour l’occasion, accueille des sculptures comme tombées du ciel de John Chamberlain et Yayoi Kusama, ainsi qu’une Maison démontable de Jean Prouvé.
On plonge ensuite dans un dédale de somptueux bouquets de fleurs enfermés dans des vitrines pour une avancée aussi belle qu’oppressante, jusqu’à déboucher sur une manifestation invisible contenue par des barrières de protection en métal et en tension, étirées, déformées. Un enchaînement de deux vanités qui vient rappeler qu’autant que les cycles naturels de la vie, les structures du pouvoir et du contrôle sont inéluctablement soumises au déclin et au changement. Le Petit Palais abritera également le programme des conversations de la foire, axé cette année sur les positionnements militants dans l’art. E. J.
« VANITAS », de Jesse Darling au Petit Palais, avenue Winston Churchill, Paris 8e. Jusqu’au 20 octobre. Accès libre et gratuit.
Les jardins du Palais-Royal prennent leur part du relais en accueillent une présentation collective de sculptures dans la symétrie de leurs bosquets fleuris, avec en préambule une série de trois délicats paravents, les Paravent Girls (2021-2022) de l’artiste franco-égyptienne Ghada Amer, des portraits nés sur des boîtes en carton avant d’être moulés en bronze. Le parcours, forcément éclectique, inclut un parterre triangulaire de pierres sur gazon par le Britannique représentant du land art Richard Long (Gold Rush, 2006), seule œuvre qui ne soit pas en métal dans cet ensemble de pièces conçues pour l’extérieur.
Le bronze, utilisé pour des sculptures figuratives aussi bien qu’abstraites, domine. Il va de l’assemblée de sept totems surréalistes de l’artiste chilien Roberto Matta, qui émergent de la perspective centrale, à un Pouce géant et doré de César dans une allée, en passant par un hommage à l’excentrique musicien new-yorkais Moondog par Thomas Schütte, une stèle argentée de l’artiste allemand Heinz Mack, et une série de sculptures géométriques, en acier, de l’artiste brésilien Amilcar de Castro. E. J.
Jardins du Palais-Royal, 8, rue de Montpensier, Paris 1er. Jusqu’au 28 octobre. Accès libre et gratuit.
C’est un espace en majesté au sein du parcours public d’Art Basel Paris : la place Vendôme est cette année à nouveau occupée par la galerie Gagosian, qui y présente l’artiste Carsten Höller et l’un de ses iconiques champignons. Après Tree, arbre à la forme de plug de Paul McCarthy, qui avait défrayé la chronique dans ce même écrin il y a pile dix ans, on pouvait s’attendre à un champignon défiant par sa taille la colonne Vendôme. Il n’en est rien. Si le champignon est géant, avec ses trois mètres de haut, on le cherche d’abord parmi les passants. Sur cette place très minérale, qui fut autrefois un parc, l’artiste a choisi de réintroduire la nature et ses potentialités spirituelles par un champignon de taille relativement modeste en contraste avec cette colonne voulue par Napoléon pour célébrer la victoire d’Austerlitz. En en faisant le tour, on en découvre la composition hybride : à moitié amanite tue-mouches, un quart phallus indusiatus avec sa traîne blanche ajourée, et un quart tricholome colombette. Un collage surréaliste aux échos chamaniques, et une ode aux mystères ancestraux. E. J.
Place Vendôme, Paris 1er. Jusqu’au 24 novembre. Accès libre et gratuit.
L’artiste libanais Ali Cherri (né en 1976) propose deux cabinets de curiosité en dialogue avec les peintures d’Eugène Delacroix, dans l’ancienne résidence-atelier de l’artiste devenue musée. Du grand corps allongé d’une Vénus primitive, taillée dans du bois, semble s’être détachée une tête antique, en pierre, pour se regarder d’un œil inquiet, collée à un miroir (un clin d’œil à La Toilette de Vénus ou La Vénus de Rokeby de Vélasquez). Un animal boiteux et hirsute marche sur un riche tombeau tout en bas-reliefs raffinés.
Ainsi se composent ou se décomposent les créatures hybrides d’Ali Cherri, qui explorent les manières dont la violence imprègne la mémoire collective et critiquer l’influence sous-jacente des courants coloniaux sur la circulation, l’interprétation et l’exposition d’œuvres et d’objets. Lors de sa résidence d’un an à la National Gallery, en 2022, l’artiste avait ainsi travaillé sur l’histoire du vandalisme à la lumière des œuvres de la collection de l’institution londonienne. Il continue depuis à exhumer le passé enfoui d’artefacts rassemblés par les musées. E. J.
Musée national Eugène-Delacroix, 6, rue de Furstemberg, Paris 6e. Jusqu’au 28 octobre. Gratuit pour les visiteurs d’Art Basel, 9 € sinon.
Pour sa deuxième édition, la bouture parisienne du salon Design Miami s’installe à nouveau dans le somptueux Hôtel de Maisons. Sous les lambris de cette noble bâtisse du XVIIIe siècle, la crème des arts décoratifs expose, qui une échelle-lampadaire de Guillaume Bardet (galerie Kreo), qui des miroirs sorcières de Line Vautrin (galerie Chastel-Maréchal) ou des chaises de Jean Prouvé (galerie Seguin).
Place ici au mobilier enveloppant de couleur grège et au bois sous toutes ses formes. Ainsi d’un banc en amarante rougeoyant du Brésilien José Zanine Caldas, qui, inquiet de la surexploitation forestière, n’utilisait dans les années 1960 que des troncs trouvés dans les forêts ou des chutes provenant des scieries (galerie Laffanour). Ou d’une table travaillée à l’herminette par Jean Touret et les artisans de Marolles, présentée par les galeries Yves Gastou et Desprez-Bréhéret. R. A.
Design Miami à l’Hôtel de Maisons, 51, rue de l’Université, Paris 7e. Jusqu’au 20 octobre. 38 €.
A la petite foire Offscreen, installée cette année encore dans le Garage Haussmann tout en colimaçon, on trouve des travaux pointus autour de l’image sous toutes ses formes. Cette année, beaucoup de cinéma, ou d’œuvres qui lui tournent autour, comme ceux d’Andrés Denegri, de la galerie Rolf Art, qui rend hommage aux débuts du 7e art avec des projecteurs, ou la belle installation de la cinéaste Chantal Akerman au tout dernier étage, présentée par la galerie Mariann Goodman. Le reste oscille entre le politique et l’onirique, avec certains artistes qui mêlent les deux.
Ainsi les travaux de l’Américaine Lita Alburquerque, présentée par La Patinoire Royale Bach. Dans la lignée du Land art, elle creusa en 1980 un sillon rempli de pigments rouges en forme de « V » exactement dans l’axe de l’obélisque de Washington : masculin contre féminin, pouvoir politique humain contre forces telluriques, voire cosmiques… Au sous-sol, à découvrir, un film étrange d’une artiste américaine méconnue, Susan Brockman, chez Soft Network, qui dans un film de 1970, nue dans son appartement new-yorkais, joue sur la lumière, le cadre et de la fumée pour emprunter des poses inspirées de l’histoire de l’art et de celle du cinéma. Cl. G.
Offscreen au Grand Garage Haussmann, 43-45, rue de Laborde, Paris 8. Jusqu’au 20 octobre. Gratuit sur réservation.
James Turrell est un artiste que les Parisiens de moins de 20 ans peuvent ne pas connaître : sa première exposition d’importance dans la capitale a eu lieu au Musée d’art moderne de la Ville de Paris en 1983 ! Dans la foulée, on l’avait vu, en plus ou moins grand, à Nîmes, Bordeaux, Poitiers, Lyon, à Avignon pour l’exposition « La Beauté », en l’an 2000, qui le vit également mettre en lumière le Pont du Gard et bénéficier d’une grande exposition à l’espace Electra rue Récamier à Paris. Mais aussi, en 1999, à la galerie Almine Rech (elle avait organisé sa première exposition dans une galerie parisienne en 1989).
Celle-ci le montre de nouveau pendant Art Basel Paris dans son espace de l’avenue Matignon, en même temps que son confrère Larry Gagosian le met en scène en plus de 35 œuvres qui forment une mini-rétrospective dans le hangar d’aviation réaménagé en galerie par Jean Nouvel près de l’aéroport du Bourget. Voilà qui ne devrait pas déplaire à cet ancien pilote d’avion… On ne déflorera pas le sujet auprès des jeunes générations qui vont le découvrir, mais s’immerger dans une œuvre de Turrell vaut tous les baptêmes de l’air. Ha. B.
« James Turrell », Galerie Almine Rech, 18, avenue Matignon, Paris. Jusqu’au 21 décembre. « James Turrell. At One », Galerie Gagosian, 26, avenue de l’Europe, Le Bourget (Seine-Saint-Denis). Jusqu’à l’été 2025.
Des installations monumentales dispersées un peu partout en ville, c’est bien, mais quand elles prennent la forme d’une grande exposition à caractère rétrospectif, c’est mieux : l’historien d’art Matthieu Poirier, qui a aidé le galeriste Emmanuel Perrotin dans les négociations qui ont permis à sa galerie de s’occuper des œuvres de la succession de l’artiste britannique Lynn Chadwick (1914-2003), avait promis à l’« estate », non seulement de le représenter dans le monde entier, mais aussi de promouvoir son travail par une tournée internationale d’importantes expositions, à New York en 2025 et en Asie en 2026.
Elle commence à l’occasion d’Art Basel Paris avec les premières sculptures, une soixantaine, réalisées de la fin des années 1940 au début des années 1960, réunies à l’hôtel de Sully pour les grands formats et à la galerie Perrotin rue de Turenne pour les petits. S’il est célèbre en Grande-Bretagne, il est beaucoup moins connu en France, et pour cause : la dernière fois qu’il y fut exposé dans une institution, c’était au Musée d’art moderne en 1957. Ha. B.
« Lynn Chadwick : Hypercycle/Chapitre I : Scalène. 1947-1962 », Centre des Monuments Nationaux, Hôtel de Sully, 5, place des Vosges, gratuit. 62, rue Saint-Antoine. Galerie Perrotin, 76, rue de Turenne, Paris 4e. Jusqu’au 16 novembre.
L’institut de France (Académie française, Académie des inscriptions et belles-lettres, Académie des sciences, Académie des beaux-arts, Académie des sciences morales et politiques) s’est certes bien rajeuni ces dernières années, surtout dans sa section beaux-arts, mais il est possible que certains académiciens avalent leur bicorne en trouvant devant leur porte le monumental Arbre-Serpents de Niki de Saint-Phalle, qui est installé par la galerie Mitterrand sur le parvis jusqu’au 20 octobre.
Imaginé par l’artiste en 1988, c’est une fontaine couverte de mosaïque et de fragments de miroir représentant une hydre à douze têtes, lesquelles crachent de l’eau. « Je suis née terrifiée par les serpents, disait l’artiste. Les serpents sont empreints d’un mystère envoûtant. Au zoo, j’aimais trembler devant eux. Pour moi, ils représentaient la vie, une force primitive indomptable. En fabriquant moi-même des serpents, j’ai pu transformer en joie la peur qu’ils m’inspiraient. Par mon art, j’ai appris à dompter et à apprivoiser ces créatures qui me terrorisaient. » Le public a encore quelques jours pour s’approprier cette bien joyeuse installation. Ha. B.
« Nikki de Saint-Phalle, L’Arbre-Serpents », 24, quai de Conti, Paris 6e. Jusqu’au 20 octobre. Accès libre et gratuit.
Pas de déménagement cette année pour cette foire nomade qui investit d’étonnants sites parisiens : elle se niche à nouveau dans le dédale en chantier du Central Bergère, ancienne poste proche des Grands boulevards. Un paysage résolument international se dessine au fil des 75 galeries dispersées sur cinq étages, avec une présence renforcée des galeries chinoises (mention spéciale aux nature mortes à la Morandi de Zhang Peiyun à la Don gallery).
Malgré un parfum parfois obsédant de hype, pas mal de découvertes s’offrent aux amateurs de nouveauté : les rouges abstractions sur toile de jute d’Agata Bogacka chez la polonaise Gunia Nowik, le défilé des paysages de Caroline Bachmann autour des radiateurs-chiens de Raphaela Vogel sur le stand parfait de Gregor Staiger, et surtout, chez Sissi, Ines di Folco Jemni, jeune franco-tunisienne dont le talent éclate également à l’exposition « Tituba » du Palais de Tokyo.
Mais nos deux coups de cœur convoquent le souvenir du New York des années 1970. Recluse au Chelsea Hotel, Bettina y a créé dans l’ombre ; ses tapisseries irradient chez Ulrik. La galerie Ily2 dévoile, elle, les digressions de Bonnie Lucas à partir de tissus et habits de poupées. Elle semble l’enfant étrange qu’auraient eu Louise Bourgeois et Mike Kelley. E. Le.
Paris Internationale, 17, rue du Faubourg Poissonnière, Paris 9e. Gratuit sur réservation. Jusqu’au 20 octobre.
Nouvel événement « off » à Paris, The Salon by NADA and The Community réunit des exposants de la New Art Dealers Alliance (NADA), une organisation artistique à but non lucratif fondée en 2002 aux Etats-Unis, qui regroupe des galeries, des espaces associatifs, des conservateurs, des écrivains et organisait jusqu’à présent deux foires à Miami et à New York, et d’autre part des exposants du groupe The Community, créé en 2016, basé habituellement à Pantin, qui poursuit en France des objectifs proches. Installées dans les anciens locaux des collections des verreries Baccarat, dans le 10e arrondissement, 46 galeries venues de 18 pays vont proposer une programmation des plus pointues et pluridisciplinaire, faisant également une bonne place aux livres d’art. Ha. B.
The Salon by NADA and The Community, 30 bis, rue de Paradis, Paris 10e. Jusqu’au 20 octobre. Entrée gratuite sur réservation.
Coup de projecteur sur les outre-mer, pour la neuvième édition de cette foire dévolue à la création de l’Afrique et de ses diasporas. Parmi la quarantaine de galeries venues d’Angola, d’Afrique du Sud ou du Congo, trois ultramarines attirent l’attention. Basé à La Réunion, Ahio présente un beau florilège de créateurs locaux, avec Stéphanie Hoareau, Thierry Fontaine, Chloé Robert et Abel Teche. HeadMade Factory défend la jeune scène guadeloupéenne, comme Maison Gaston, au stand élégamment fleuri de fils d’or.
Si l’ensemble du parcours reste inégal, s’en dégage une folle inventivité plastique, avec dentelles de pneus, collages queer, sculpture en pisé ou mosaïque de coquilles d’œuf. Quelques stars sont du rendez-vous, comme Dominique Zinkpè chez Vallois, ou Abdoulaye Konaté, en poétique dialogue avec Joël Andrianomearisoa chez Primo Marella. Mais l’heure est surtout à la découverte. Elles sont nombreuses chez les galeries de Lisbonne, très présentes, des découpages précieux de Barbara Wildenboer chez This is not a white cube aux dessins inspirés de la guerre de libération au Mozambique d’Ernesto Shikhani, à la Perve galleria.
Notre coup de cœur ? Il va à la jeune franco-italiano-camerounaise Barbara Asei Dantoni chez Art’Gentiers : ses abstractions s’inspirent à la fois des églises italiennes et des cérémonies traditionnelles d’Afrique, en une puissante célébration de son identité métissée. E. Le.
AKAA, Carreau du Temple, 4, rue Eugène-Spuller, Paris 3e. Jusqu’au 20 octobre. 16 et 11 €.
Roxana Azimi, Harry Bellet, Claire Guillot, Emmanuelle Jardonnet et Emmanuelle Lequeux
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